IL m'arrive encore, quand je m'ennuie sur un tchat, de lire les annonces des autres inscrits, quand elles s'affichent aléatoirement sur la page d'accueil.

Photo assez chaste à l'appui, une jeune femme décrit comment, chaîne à cadenas en guise de ceinture de chasteté light à la taille et au sexe, appareil qu'elle a choisi de porter et d'en confier la clé au d'homme, elle "assume" désormais les regards des nageuses et des docteurs.

En l'espèce, qui regarde qui ?
Est-ce elle qui subit des regards qu'elle invite par son libre choix, en toute conscience, en presque provocation en exhibitionnisme jouissif, ou bien regarde-t-elle les regards de ces gens, curieux ? choqués ? complices ? qui n'ont pas demandé, venus pour l'aquagym ou les bébés nageurs, pour une piqûre de Biotine ou un dites 33, à être informé de sa soumission par des signes extérieurs, au demeurant plutôt gracieux (la chaîne de taille a longtemps été l'accessoire coquet et dénoté de bien des jeunes filles, avant d'être détrônée par le piercing au nombril).

"Assumer".
Hum.
Qu'en est-il vraiment de ces regards... Sont-ils subis, forcés, sollicités, espérés ?

Suivez mon regard.
Philippe Faure, avec sa série des Soubrettes abusives, et la performance autour de sa série de photos, interroge ce regard.

Je préfère personnellement m'attarder sur les photos qui sont visibles ici, pour la beauté du cadrage et de l'ironie, mais c'est la vidéo qui parle le mieux des regards des spectateurs (même si ici, le propos est biaisé puisque les visiteurs sont prévenus de ce qui les attend). Des spectateurs qui en vérité sont plutôt ceux qui sont regardés par les deux créatures qui ne perdent rien de leur perplexité.