Rue Bricabrac, bdsm, macho
El Caballero Español d'Eduardo Arroyo
ADAGP, Paris 2008 - © Photo RMN

QUESTION de cours : Si le macho a des comportements dominants évidents, le dominateur doit-il être macho par essence ?

En regardant en arrière, si j'ai croisé et je croise encore pas mal de machos (so macho, so so, cette syllabe qui sépare machiste de masochiste, tiens), je pense que les hommes qui ont su me dominer, vraiment, sous le joug de qui j'ai ployé (sans faire semblant, car oui, en masochisme aussi on simule, bad news man), n'avaient pas une once de machisme. Ils m'ont respectée (sans quoi je n'aurais jamais pu les respecter), m'ont peut être admirée (pas en tant que masochiste, en tant que femme, ma sexualité n'a jamais été l'objet d'une fierté quelconque, pas plus que mon tour de poitrine, les pulsions et la génétique sont tellement des éléments que je ne maîtrise pas, il n'y aucune raison d'en tirer gloriole), m'ont souvent témoigné une affection sincère. Jamais, au grand jamais, ils ne m'ont, en dehors du strict cadre des jeux, traitée comme un objet ou un sous-être.

En revanche, ils m'ont très parfaitement mise à terre, à quatre pattes, le cul en l'air, écartelée de la plus obscène manière, fait jouir en me rudoyant, donné des ordres que même Cro-Magnon quand il trainait sa compagne par les cheveux ne devait pas émettre.

Ils étaient en règle avec eux-mêmes, je crois. La domination, le sadisme, ne venait pas remplacer un manque social, une faille intime. Il y avait sûrement des ressorts secrets et sans doute pas nickel chrome, mais ils ne se servaient pas des femmes parce que leur chien leur mordait les mollets et que leur boucher leur fourguait au prix du filet des bas morceaux.

Je dédie aux mémètres à chiennes cette toile d'Arroyo qui dit si bien le machisme primaire.

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