Rue Bricabrac, bdsm, photographie
photo Sappho

J'AI pris hier soir en cours l'émission d'ARTE sur le porno au féminin, et je l'ai malheureusement regardée/écoutée distraitement, occupée à finir le journal du matin ou à essayer de comprendre pourquoi Éric/Fuzz avait été condamné, glanant quelques images ici, apprenant que l'éjaculation faciale était considérée comme humiliante pour la femme (je trouvais cela juste collant en général et enfantin de la part de l'homme, genre j'aime salir mes jouets et j'adore mater mon foutre), écoutant Ovidie et une militante et réalisatrice allemande. Je ne suis pas très cliente de films pornos, mais quelques-unes des scènes que j'ai entraperçues hier soir m'ont excitées. Je me suis même demandée, pourtant farouchement hétérosexuelle parce que j'ai fini par trouver du goût à la pénétration et que la force physique de certains hommes me chavire, si j'aimerais me faire dominer et câliner par une femme, si j'apprécierais de boire entre ses lèvres et de caresser ses seins avec ma joue, ses tétons avec mes cils.
(Il me faut avouer que la brochette d'hommes que je croise en ce moment ayant , je suis prise par un léger ras-le-bol de la gente masculine, entre l'ex passé en coup de vent vérifier que je ne m'étais pas ouvert les veines et qui se cure les oreilles en m'écoutant et l'inconnu, qui le restera, incapable d'aligner douze phrases...)

Je suis toujours gênée quand il s'agit de définir une écriture, ou un style, comme féminin. Je vomis la chick lit, et comme je l'ai dit il y a peu, les blogs de filles me gavent rapidement, les parfums présumés "très féminins" me saoulent... alors que j'adore la compagnie des femmes. En attendant l'occasion de voir les films de Catherine Corringer que j’ai loupés à Créteil (si tu me lis, c'est quand tu veux), je suis allée sur les galeries de Crowgirl (également peintre) regarder des photos sm prises par une femme.

Rue Bricabrac, bdsm, photographie
photo Sappho

Il y a une série, Elle, avec brune, gants, corset, éventail, qui cache pour mieux montrer, à la texture claire et granuleuse qui donne envie de toucher, comme on le fait avec certaines statues, qui s'attache à des détails qui parlent plus de l'abandon que de pornographie.
(Ou n'y vois-je que ce dont j'ai envie ?)
Une vraie et belle sensualité, de la pudeur, de l'évocation. Les corps comme des paysages, et les paysages, perdus et patinés, comme des corps. Le regard de Sappho caresse ses sujets, donne de la vie à l'immobile, et du minéral au vivant.
Des photos qui, si elles ne tutoient pas le sublime de la technique, donnent envie d'aimer.

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