Rue Bricabrac, bdsm, fanfreluche
Serre-taille Louise Feuillère

COMME tout le monde, j'ai lu voilà un mois cet article de Libération, ensuite relayé par à peu près tous les médias dits sérieux, sur ce nouveau mode de location à prix d'amants, tu me fais une, deux, trois, quatre, douze gâteries.... par jour, semaine, mois, année, et tu as la studette ou une pièce dans l'appart entre pas cher et gratos, de la main à la queue. De la belle grosse soumission sociale en Sarkozye, aux nouveaux pauvres les rapports ancillaires. Plus je lis cela, moins j'aime les soumises, je ne peux m'empêcher de faire des liens épais entre sexe et politique. Sauf que dans le premier cas, c'est l'économie libérale galopante qui porte le bada et pas une pauvre brêle qui se pique le cul avec une fourchette parce qu'un demeuré le lui a ordonné.
Quand même, je suis allée mater à la lorgnette le site craspec (use the web, Luke, celui-ci, je le linke pas) où l'on trouve ces charmantes et peu onéreuses propositions de logements sans baux. Dans la partie plus directement sexuelle de ce site de petites annonces, le masochisme se monnaie. Finalement, en Sarkozye, la misère est aussi sexuelle.

Pour chasser cette légère envie de vomir puis de mourir, je suis partie en Italie où le sport national est désormais réprimé, réglementé et pénalisé. Le mâle transalpin, celui qui quand il ne serre pas la mamma dans ses bras, ne mange pas la pasta all'arrabiata, ne chante pas l'opera ou n'enfourche sa mythologique vespa, se tripote les oeuvres vives pour les remettre d'aplomb ou conjurer le mauvais oeil (chat noire, chatte blonde, échelle, sel...). Le maschio italiano, subit une nouvelle castration, ni symbolique ni chimique mais inique : 1000 euros pour attentat à la pudeur (on parle bien de replacer ses propres couilles et pas celles d'un camarade). On ne saurait trop leur conseiller de sortir accompagné de leur cage de chasteté pour coincer les gosses une fois pour toute, et de se mettre des élastiques aux épaules pour éviter l'automatisme de ce geste ancestral. Vergogna ! Bon, dans un sens, faudra surveiller de près voir si le taux de demande de ballbusting en provenance des pénis péninsulaires augmente.

Le célèbre monsieur Darkplanneur (j'en ai été flattée deux minutes avant de me rappeler que c'est sans doute Maître Google qui nous a dénoncés, moi et mon passage en Enfer) m'a envoyé une électronique missive me faisant savoir qu'il allait continuer sa série de podcast dans le cadre de l'Enfer, cette prochaine fois avec Maïa Mazaurette, qui bien que peu civile en matière de correspondance, n'en reste pas moins une sexblogueuse de compète, drôle comme tout. Quitte à lire des blogues de filles, mieux vaut dix mille fois le sien que celui où des nanas, certes souvent dotées de jolies plumes qu'elles se gardent toutefois de se fourrer dans le cul, comparent les mérites du démaquillant X et de Jex Four spécial contour des yeux. En attendant, ici l'interview "sérieuse" avec les commissaires de l'expo et le 10 mars prochain, celle de Maïa.

Google, qui ne manque pas de ressources, scelle dans un coin ses trends, amusants en matière de bdsm et qui permettent de perdre un bon moment de productivité en jouant avec les graphiques et les articles (à condition de ne pas chercher bdsm a Antingua en 1997 ou au Botswana en 2002, le graphique resterait plat). Et l'on y apprend que certaines soumises ont échappé à la mort en jouant avec un serial killer qui respectait leurs limites. En vérité, il n'aurait dû avoir commerce qu'avec des sub. Ou encore une interprétation tout à fait exhaustive (façon monsieur Plus) des quatre fatidiques lettres qui deviennent 6 tout en restant quatre Bondage and Discipline, Domination and Submission, Sadism and Masochism et que l'on pourra, si l'on veut faire son cuistre, écrire désormais ainsi, BDD/sSM. CQFD etc.

Parlant de bdsm mais pas seulement, un site lancé depuis quelques mois propose une sorte de portail du sexe, attention, du sexe chicos, livres bien écrits, serres-taille en tulle transparent réalisés par Louise Feuillière meilleur ouvrier de France, sex toys bling bling, films à télécharger faits par et pour des femmes... Pour dire si c'est chic, au rayon sm, on y trouve le bandeau de soie, le masque de cuir et la cravache à cristaux. L'anti sous-sol du BHV, le contre-pied de Concorde, tout aussi germanopratin mais plus web 2.0 que le boudoir de la fille Rykiel.

Allez, je retourne à mes coloriages (mais pour ceux qui aiment l'habillage de mon blog, il faut acquérir dans la minute ce très rétro recueil à lire sous le manteau disent-ils).