LA tension de Marcel a grimpé en flèche devant une telle splendeur, les féministes se sont révoltées contre une énième utilisation mercantile de la nudité féminine, Mélie a pensé à la poupée en instance d'adoption rue Lacépède.
Tout le monde en parle.
Moi aussi, du coup, je moutonne.

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Tout ce remue-méninges à cause du Castor, agrégée de philosophie, plus célèbre pour ses romans et ses turbans, ses essais et ses épistoles, son "deuxième sexe" et son binôme, Jean-Paul, que pour son admirable cul pâle qui raconte les maillots de bain de l'époque, enveloppant bien le bas de la fesse, avec une petite jupette plaquée devant, découvrant largement le dos. Il y a quelque chose d'émouvant dans cette photo, parce qu'au delà de la femme célèbre, de la femme tout court (dont on peut se demander jusqu'à la fin des temps ce qu'elle aurait pensé de l'utilisation de cette image), ce pourrait être, sortie de l'album de famille, une grand-mère, une tante, une mère.

Le Nouvel Obs a frappé fort, il a trouvé cette photo de Simone de Beauvoir de dos, et à l'occasion du centenaire de sa naissance, titre "La scandaleuse", laissant penser au vu de la couverture, qu'en plus de rédiger "Le deuxième sexe", Momone se prêtait à des photos coquines, de celles que collectionnait Michel Simon. (Je n'ai pas lu l'article, mais j'imagine qu'on doit y parler de son amant américain, des frasques de l'existentialiste et surtout de ses maîtresses, vieilles antiennes mais tellement croustillantes). Plus fort qu'Arielle Dombasle au Crazy, mieux que les confessions de Catherine Millet, mille fois plus transgressif que le manifeste des salopes, introducing The Beaver, côté pile.

J'essaie d'imaginer une couverture avec le cul large et flasque de Jean-Sol Parte, ou mieux, celui de Raphaël Enthoven, gossebo comme pas possible, philosophe également, encore très frais et précédent mari de Carla.

Au delà de la querelle sur le cul qui dope le commerce, des grosses blagues sur le beaver qu'on ne voit justement pas, de la gêne palpable que génère cette couverture, de son paradoxe qui en voulaint désacraliser ne fait qu'icônifier (Sainte Simone, a oualpé et rebelle), je me fiche en rogne contre le révisionnisme photographique.

Car, à la direction artistique de l'hebdo, on a emmanuellebéarisé Simone, légèrement liposucée via la retouche d'image. Un coup de lumière par ici, un petit gommage par là, et voilà Simone de Beauvoir affichant un revers lisse. Ton postère à la postérité, mais aux normes du XXIe siècle et de Karl Lagerfeld.

Le cul fait vendre, mais pas la peau d'orange.

Voici la photo, telle quelle. Avant la réforme.

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Photo Art Shay