Rue Bricabrac, bdsm, machisme

ÉRIC Zemmour, journaliste politique au Figaro et chez Ruquier, qui partage avec Jean-Michel Aphatie un anti anti-sarkozisme prononcé et un physique de traître de comédie (oui, c'est mal de se moquer du physique des gens, je sais, mais je serais directeur de casting, je les embauche pour le prochain Astérix dans le rôle des frangins Felonix et Foderchix), est un frêle petit bonhomme réactionnaire qui ne supporte pas les papas poules et les femmes (vé)libérées. Pour la faire courte.

Sa dernière sortie remonte au 1er octobre, dans ELLE, qui est vraiment bonne fille d'inviter ce sinistre sire (sauf à le considérer comme une sorte de clown repoussoir), à propos de rugueubi et d'homme rugueux. Chabal Powa ! Et là, le Ricounet se débonde.

Mais les femmes se moquent, au fond, du rugby. Et pourquoi faudrait-il considérer comme bien en soi qu’elles s’y intéressent ? (...) est au contraire la bête, le mâle hirsute, qui fait tomber les femmes à la renverse ! (...) Il va bouter les Anglais hors de France, peut-être. Alors, bien sûr, il fait frissonner les femmes.

Si j'avais en commentaire d'un joli post de Dame, imaginé quelques secondes être un ballon entre les mains des Blacks, c'était du fantasme. Une envie de me faire plaquer (pour une fois que ce serait source d'agrément) , de laisser l'empreinte de mes seins dans le sol, de sentir le poids des muscles et le choc des mains. Je ne me suis pas pour autant précipitée sur le terrain pour me fourrer entre leurs pattes. Je n'ai d'ailleurs pas regardé le match, ni aucun autre, pas plus que je ne regarderai celui de soir. Je n'entends rien aux règles, et par-dessus tout, je vomis cette ambiance panem & circenses qui veut que l'humeur d'un pays ("nous avons gagné, marqué, buté..." dit le beauf qui a tout perdu) soit accordée à celle des coups de pieds d'une équipe tricolore, il y aurait beaucoup à dire... Mais je ne suis pas autiste, et j'ai une vague idée de la géographie d'un rugbyman. Et je ne suis pas sûre qu'un néanderthalien like donnera aux femmes l'envie d'être dominées (ce qui ne veut pas dire se prendre une bonne fouettée et autres délictueux délicieux jeux de vilains, mais dans l'acception zemmourienne rester au foyer et au four, sortir au supermarché ou au bras de son époux), sauf peut-être dans ces obscurs fantasmes de viol dont elles ne seront pas fières. (Oui, Ricounet and Co, le viol est un tel cauchemar dans l'esprit des femmes, qu'elles l'aient été ou pas, que si on le fantasme, c'est avec une icône pipole, dans une suite de palace et le rouge post-orgasmique au front aussi.)

Enfin, je ne connais pas personnellement Madame Chabal (pas plus que Madame Zemmour, même si mon illustration est insultante pour cette dernière) mais rien ne dit que ce petit bout de femme haute comme trois ballons ne mène pas son grand mâle par le bout de la mèche.
Car je suis sûre qu'Annick Chabal n'a pas épousé son Sébastien parce qu'il était son fantasme, mais parce qu'elle avait envie de faire un bout de chemin avec lui, dans la norme. Car un fantasme, Ricounet, ça ne s'épouse pas. On joue avec. Juste.

 

Il convient de ne pas confondre Éric Zemmour avec Éric Zemmour®, coiffeur marque déposée sur la côté d'Azur (where else ?).