Rue Bricabrac, bdsm, masturbation
photo Esther G.

MES pieds et mes mains sont solidement ancrés au sol, formant un carré pas plus large que ceux en soie que les dames chics se nouent au cou ou à l'anse de leur sac.
Mais je ne suis pas chic, je suis froissée, ramassée sur moi-même, en vrac, les coudes et les genoux selon des angles étranges. Je suis à peine habillée, une veste kimono courte, trop courte.
Un pouce dans mon sexe, les doigts rivés sur ce mont trop charnu, trop bonne prise, il me soulève dans une douleur impérieuse, fouillant et pinçant d'un même geste, jusqu'à ce que mon corps soit arqué comme un pont japonais. Le chat et ses queues effleurent mes seins, flattent mes flancs, cinglent mes reins.
Je ne peux me laisser aller, la pince est implacable, le bras infatigable, je reste tendue, creusée, tremblante, je voudrais tant m'enchiffonner en boule au sol, les musclent tirent, il m'étire tant et plus, et frappe maintenant mon cul de son autre main.
A-t-il alterné, ai-je hurlé, qu'importe, c'était mon cinéma, et je me souviens, avant que la jouissance ne m'emporte, d'une bouche avide au plus intime, suçant mon clitoris comme si c'était une minuscule queue à décalotter pour l'atteindre au plus sensible.

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