Rue Bricabrac, bdsm, mains, sculpturephoto Lutz

J'AIME être modelée, j'ai le fantasme d'un corps de glaise, d'une chaire d'argile, à disposition de qui aurait les mains pour le pétrir, le creuser, l'étirer, y construire des collines et des rigoles, des tentacules et des puits, des pitons et des tétons, dessiner à la pointe des lignes de chance et découper au couteau des sillons en fentes.

Il est un homme qui a des yeux dans les mains, et au fond des yeux aussi. Et des lunettes pour mieux voir de près. Il frappe dur et caresse doux. Il sait quand commencer, continuer, cesser, reprendre, s'insinuer, forcer, masser, pincer. Ce sont ses yeux, ceux dont les cils sont des doigts, qui le lui disent.

Mon cerveau s'envole vite, et mon corps se remet entre ces mains.
Ses yeux apprécient la couleur qui vient de plus en plus fort, et s'en va trop vite.
Mon corps ondule pour voler le contact de son denim, éprouver les muscles du bras.
Ses yeux sont trop proches pour que je les voie, je me cache dans mes jupes.
Mon corps fond et se transforme, modèle unique d'un moment.
Il a des yeux pour deux et des mains de d'yeux.

(Un jour, un homme m'a amicalement surnommé golemme. Golemme a disparu avec son amitié. C'est peut-être elle qui se cache sous le drap. Un corps à (re)modeler qui attend son sculpteur, en espérant que le linge qui la tient humide n'est pas une prison ou un linceul)

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