Rue Bricabrac, bdsm, cinéma, chaînes

CHRISTINA Ricci, amaigrie au look white trash, Samuel Jackson en bluesman, une chaîne qui fait des tours et des détours pour les lier dans ses boucles sensuelles, son boulot de chaîne en somme, et un titre qui nous parle du gémissement du serpent noir, ça sent le sud, le chaud, et mon esprit délié mais obsédé m'assure que je vais tenir là une bonne petite série B crypto SM possiblement excitante.

Déception. En fait, elle est une pauvre petite paumée qui parce qu'elle a été violée par son père est devenue une nymphomane dont seul son fiancé arrive à canaliser les débordements. Mais il part, c'est son devoir, sauver le bushisme en Irak. Et là voilà, reprise par ses démons (le mot est choisi à dessein), quelque part entre une crise d'épilepsie du temps de Charcot et la gamine à la tête giratoire de L'exorciste, il s'en faut de peu qu'elle ne vomisse de l'écume verte et qu'un curé se précipite, missel et gousse (d'ail) en bandoulière. Faute de représentant de Dieu sur terre, c'est un brave homme, croyant et pieux, la recueille, et pour qu'elle n'aille par courir le gueux et se faire mettre par tous les ploucs du coin, l'enchaîne au radiateur. C'est thérapeutique. On attend qu'il aille à la grange chercher le fouet, ou dans sa salle d'eau récupérer le cuir à affuter les rasoirs. Déception. Quand elle se tord à ses pieds, lui offrant tout ce qu'elle a l'habitude de donner aux hommes, il prie Dieu. Pour un peu, il lui collerait le silice pendant qu'il se flagelle.

Alors, série B, pour sûr, mais moralo bigote gnangnan. Et l'affiche joue à fond l'ambiguïté, puisque la scène représentée est une photo posée, et n'existe pas telle quelle dans le film (dont la scène finale donnera des idées d'alliance, l'objet, aux futurs mariés sm, n'en doutons pas, enfin, ceux qui se marient bondieusement).

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