Rue Bricabrac, bdsm, corps, rouge
photo Ken Wronkiewicz

CHANGER les piles ça change la vie ! L'avantage de la masturbation, c'est qu'elle permet un cinéma permanent sans aucun des chocs et barrières de la réalité. Pour clore cette semaine que j'ai voulue rouge, comme mes joues d'ado l'étaient en mai 68 par trop d'excitation devant tout ce qu'il se passait, comme les drapeaux qu'on voit de moins en moins, comme mon cul, mon sexe et mes seins quand un infatigable s'en occupe, j'ai envie de parler des flammèches vives qui dansent dans ma tête quand le vibro envoie ses beats technos sur ma corde sensible. (Et que le cas échéant, j'ai absorbé quelques substances psychotropes de couleur complémentaire. Non, il ne s'agit pas d'absinthe...)

Rouge mon corps qui tournoie sous les coups de deux voire trois hommes, poignets attachés au plafond, je suis une toupie qu'ils se renvoient et je perds la tête et e nord, sauf quand parfois, une main dont les doigts s'insinuent en moi m'immobilise. La tournée continue à l'intérieur. Rouge !

Rouge mon corps immobilisé par un bondage savant qui ne me laisse aucune latitude tandis que ma longitude et mes protubérances sont méticuleusement frappées, avec l'instrument qui convient, et dont, derrière le bandeau, j'essaie en vain de deviner la nature pour me préparer à la brûlure. Rouge !

Rouge mon corps trop pétri, trop pincé, trop mordu, trop giflé, trop bonne pâte que j'ai laissée entre tes mains pour que, deux heures durant, foi de montre suisse, tu le traites à ta guise, femme-objet désirante et gémissante, une même modulation de transe pour toutes sortes de sensations. Rouge !

Rouge mon corps comme une bûche embrasée, irradiant en aura d'une chaleur insolite, dans la torpeur de l'après châtiment, la peau tant tannée qu'il suffit de l'effleurer pour que je sursaute et que les câlins cuisent pour le meilleur. Rouge !

Rouge mon corps, encore, toujours, tout rouge.

tags technorati :