Rue Bricabrac, bdsm, seins, fard
Photo Anna Yacubic

IL m'avait demandé de me farder les seins, comme jadis les courtisanes. Les rouges à lèvres sont gras, les roses à joues secs, je n'avais pas de pigments et l'éosine ne m'était pas apparue comme une option. Alors, dans mon bric-à-brac à maquillage, j'ai trouvé ça, et d'un pinceau consciencieux, j'ai rougi tétons et aréoles, comme on remplit une image.

La teinture a tenu le temps des pincements, les gifles l'ont ravivée, les suçons et morsures en sont venus à bout.

Alors, il m'a assise entre ses pieds, les épaules maintenues entre ses cuisses, les bras réduits à ceux de la bonne vieille Milo, et d'une cuiller en bois animée du rythme effréné de son désir de me voir rougir, et pleurer peut-être, de m'exciter encore plus, de son désir tout court, il a hissé les couleurs, les haussant d'au moins deux tons.

Et tandis que je funambule sur la corde sensible du plaisir, à l'orée de l'orgasme comme on est au bord de la chute, il suffira d'un doigt léger ou d'un coup de langue pour m'achever.

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