Rue Bricabrac, bdsm, Destricted
© Tadrart Films

CIRCULEZ, y a rien à voir. Vendu comme la réflexion sur la pornographie (et une tentative de lui rendre ses quartiers d'esthétisme) de sept cinéastes pas tout à fait mainstream, plutôt arty mais encore moins appointés par Marc Dorcel, Destricted est une purge composée de sept courts métrages sans aucun autre lien entre eux que le concept à l'origine du truc hétéroclite.
Il en résulte un ensemble sans queue ni tête, quoique bourré de queues et de têtes, à l'exception du moyen métrage de Larry Clark qui interview moult jeunes gens Américains dont l'un (l'emo de service, of course) gagnera le droit de tourner une scène porno (hé oui, mon chou, on a du caca sur la queue dans la vraie vie, c'est pas toujours comme au cinéma cochon qui évite soigneusement les "anales marrons"), où l'on comprendra d'où vient la haine du poil et autres comportements sexuels des gens modernes. Comment le cinéma X rentre dans la chambre à coucher de la ménagère de moins de 50 ans, quand bien même elle n'en regarderait jamais.
Petite étoile, mais toute toute petite, bdsm au Matthew Barney où un sculptural garçon sylvestre, moussu par ci, feuillé par là, des fleurs prenant racine dans son cul et naissant dans sa bouche, est aux prises avec, pris par, va savoir, une gigantesque Caterpillar des 50 tonnes (un élévateur, faut bien ça quand on cause phallus) destiné à la déforestation dont une pièce du moteur polit son érection jusqu'à l'éjaculation, mais jamais fusion ne se fera. C'est à peu près aussi chiant à regarder, une fois le dispositif décortiqué, qu'à vivre un coït mécanique qui n'en finit pas...

Le porno, c'est vraiment une affaire de spécialiste. Allez, John B. Root, reviens ! Et toi, Gaspard Noé, cesse de jouer avec la minuterie des néons.

(Quant à moi, ce n'est pas ce genre de pellicule qui relancera mon diesel fantasmatique.)