Rue Bricabrac, bdsm, fil
Photo Lovelypetal

ON m'a souvent attachée.
Solidement, avec des ceintures de judo ou du chanvre rugueux, écartelée extrêmement comme un X posé sur le flanc ou dans un croupeton obscène d'exposition. Même avec des chaînes si serrées qu'elles mordaient la peau.
D'autres fois, sans lien mais avec des mots secs, j'ai eu l'ordre de ne pas bouger, sans autre contrainte que la menace, jusqu'à ce que mes muscles en tremblent et que je ne sente même pas mon corps glisser comme une robe trop grande.

Il n'y avait pas de gaffer au sol pour vérifier que mes pieds étaient bien restés en place, pas de marque à la craie autour de mes doigts. Alors, on a dit que j'étais restée immobile, gentille fille obéissante, malgré les sanglots et les tressauts de mon corps enfiévré.

Je sais que j'ai bougé, et bien plus que d'un cheveu. Il faudra, une fois prochaine, m'attacher d'un de ces fils à coudre que l'on casse d'un coup sec pour le séparer de sa bobine d'attache, quand il ne se charge pas de rompre tout seul, dans l'action, entre l'étoffe et le bouton.
Pas besoin de serrer plus que de raison. Juste effleurer au plus près les poignets pour les enlacer à quelques mèches de cheveux, relier tendu chaque cheville aux pieds du lit, une fois la position imposée.

La correction terminée, la parole du fil, un rien de fil, un fil de lien, sera sans appel.

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