Rue Bricabrac, bdsm, punition, messager
photo Flyzipper

Tu étais chargé d'une commission. J'aurais vexé T*** qui, toute mauvaise foi dehors, s'était empressé de t'écrire pour exiger ma punition.

Toutes affaires cessantes, à peine ta parka et ton sac posés, tu m'as prise par le cou, par les cheveux, par la taille, par tous les bouts et par je ne ne sais plus quoi, pour me plier, me poser, me ployer, et m'annoncer la sentence, 20 coups de cravache de la part de T***, comptés.
Mais avant, tu m'as longuement fessée d'une main lourde et sûre.

Aux premiers coups de cravache (qui se poursuivirent bien au-delà des 20 contractuels, mais ce sont ceux-là, les meilleurs, les injustes, les inattendus, les impérieux, ta commission sur la commission, ton pourcentage replet, les comptes qui se perdent et le cuir qui se tanne., j'ai trouvé ton geste différent.
Plus direct, plus décidé, plus ferme...

Comment ça, je suis mou d'habitude ?

... plus audacieux.
Moins prévenant, moins inquiet, moins pusillanime.

Plus libre ?

Comme si, le temps de cet intermède, tu n'étais plus tout à fait toi, mais un peu lui. Un lui que tu imaginais, tu ne sais rien de sa main, de son bras, de sa force, de son abord, de ses manières. Un lui qui te servait de masque. Un lui qui permettait ton aliénité. Un lui comme on dirait un autre. Tes défenses, tes appréhensions, tes peurs qui sait, étaient envolées, ou étaient restées dans le toi original, celui qui s'était momentanément absenté pour laisser la place au toi-lui. Ou alors, tu t'autorisais, messager d'un père tap'dur, à te laisser aller sans prévention.

J'ai aimé cet autre, ce toi, ce toi autrement.
Et c'est troublant.

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