Il faut qu'une porte jeudi 7 septembre 2006
Ce pourrait être un rêve récurrent qui emprunterait la
forme d'une scène d'Alphaville. Un couloir, des portes. Derrière
chaque porte, un tourment, un bourreau, sans doute. Les portes sont les mêmes,
en tout cas vierges de tout indice. Mais l'inconnu qu'elles cachent est à chaque
fois différent.
Dans les jeux bdsm, et j'insiste sur le mot jeu, l'inconnu est un acteur majeur.
Il mériterait presque une majuscule pour le différencier du petit
inconnu, être humain ou niaiserie. L'inconnu polymorphe dont je parle
n'a ni chair, ni sang, ni coeur, ni os.
Qui ? Toi (ou un autre, qui te représente).
Quoi ? Une exquise souffrance.
Comment ? Quand ? Pourquoi ? Par qui ? L'inconnu est là. L'inconnu,
cet immatériel compagnon qui dans sa besace abrite pêle-mêle
bandeau, piment, silence. L'inconnu tient la chandelle, en lâche 36,
souffle le frisson. L'inconnu, artificier des surprises, champion du contre-pied,
coquin de la fausse piste.
(Ce soir, serais-je rudement attachée à la massive table du salon comme un papillon épinglé sur du feutre ? Vas-tu me fendre avec ton sexe ou ta main ? Me brûler à la badine ou à la bougie ?)
Mais dans un corridor, avec tant de (ou même trois seulement) portes à ma
disposition, j'ai l'illusion, et le poids, du choix. Un choix en aveugle, mais
un choix.
Et si la pièce est vide, vertige de damiers noirs et blancs, c'est moi
qui serait en échec.
Tags du billet : fantasmes , peur , piment
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Par Bricabrac / Publié dans # Les mots des maux
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Réponse de Bricabrac le dimanche 10 septembre 2006 à 18:10
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