Rue Bricabrac, bdsm, été, chaleur
photo Lilloolla

Défi. Il est déconseillé de bouger. Même par réflexe. C'est le jeu du chapeau (celui repose entre les omoplates d'une fouettée à quatre pattes et qu'il ne convient pas de laisser choir) poussé à l'extrême. Pas question de frémir, même d'un soupir. Recevoir sans gémir. Avec le stoïcisme plastique d'une poupée gonflable.
Mais surtout pas gonflée.
Orifices ou or aux fesses, motte ou mains, jeux de vilain ou caresses de coquin, la chair doit faire croire qu'elle est de marbre.
Rebondir, éventuellement, sous des coups de reins ou de raquette.
Un tarif des pénalités est déjà prévu, ce qui semble inaugurer un mouvement perpétuel du bdsm. Tu me frappes. Si je bouge, tu me fouettes plus fort encore d'un éclair de singletail qui raille la peau. Si je geins, tu pinces en crabe ce bouton trop sensible. Si je jappe, tu me frappes.
Da capo.
S'émouvoir, jouir, pleurer mais sans manifestations. Intérioriser. Emprisonner les lamentos, les trémolos. Devenir un corps aux terminaisons nerveuses niées. Un paradigme de passivité.
On dirait que je dors.

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