Rue Bricabrac, bdsm, été, chaleur
photo David Mendelsohn

Etre une proie. Pour avoir suscité une ire contagieuse, non plus seulement de mon dominamant mais aussi de toute la fratrie, parentèle, invités.
M'enfuir dans un parc, assez grand pour courir loin, suffisamment clôt pour ne pouvoir s'échapper.
Me cacher, entendre les branches qui craquent, me fondre avec le paysage, m'aplatir dans une théorie de fossé, me rouler dans un fourré, me coller à un tronc. Retenir ma respiration.

(J'ai toujours regretté de ne pas avoir de grands frères, trois ou quatre pas moins. Pour qu'ils me tourmentent.)

Les bruits la nuit. Ces petits riens amplifiés par l'obscurité et la peur. Le vent, les effraies, les feuilles. Une écorce sèche, un roncier agressif.
Alentours, une battue.
Lasse, je fais comme les enfants, les autruches et les chats. Je cache mon visage, pensant faire disparaître tout le corps, devenir invisible.
Se faire avoir, bien sûr, toujours.
Bientôt, la battue, ce sera moi, trophée de celui qui m'aura trouvée. Qui pourra ou non me partager.

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