Envie d'été et d'être (Narcisso Summer Show part six)
N'être qu'histoire d'olfaction, privée de tous les sens sauf celui-là.
Les mains dans des moufles fetish, les yeux bandés, les oreilles bouchées,
les lèvres scellées.
Evidemment solidement attachée.
Je n'ai pour seule antenne que mon nez qui me signale ta présence, quand
l'air se charge de ton odeur, qui sent le mistral de la lanière avant
que le fouet ne fasse son office cuisant, qui renifle ta sueur quand tu t'approches échauffé,
qui en vient à distinguer le cuir neuf d'une cravache de celui plus
tanné d'un paddle.
Mon nez me conte des histoires russes et huileuses, des légendes d'arbres
en sève et de vieux chêne. Mon nez sait qu'avec les effluves d'un
tabac rude si peu pain d'épice, à peine miellé, c'est
l'attente qui recommence. Il a tout loisir, un peu gêné, de s'enivrer
de mes propres humeurs, luxure et musc mêlés.
(Merci pour ce parfum au si joli nom jeu de mots, qui cache derrière Sade et son ambre fort peu décelables, l'un comme l'autres, des fragrances de fraises des bois très mûres, presque tagada, complètement caramélisées, sucrées comme un palais de bonbecs.)
dimanche 30 juillet 2006 / Un grain de sel