To sleep, perchance to dream
Je dormais comme on dort l'été quand toutes les fenêtres
sont ouvertes et qu'un semblant de vent oblige à tirer le drap.
Je dormais bien, en somme.
Je rêvais. Je ne sais plus de quoi, mais c'était suffisamment agréable et sexy pour avoir un orgasme. Comme ça. En rêve. En vrai aussi.
Tellement surprise de la vérité de cette jouissance (en général, je me réveille avant, et frustrée, je fronce les yeux, je serre les poings, je m'arrondis autour de mon giron, accrochée aux derniers lambeaux du rêve pour essayer de le reprendre et de le terminer avec le bonheur), plutôt que de chercher à me souvenir du scénario que mon inconscient avait concocté avec amour, je me suis concentrée sur cet orgasme. Point n'était besoin de glisser une main, de fourrer un ou deux doigts (moteurs de recherche, passez votre chemin, ce billet est sans cyprine), il me suffisait d'écouter le pouls de mon sexe. Un plaisir qui mourait doucettement, comme des vaguelettes sur le sable mouillé, avec parfois, une petite velléitaire un peu plus costaude que les autres.
Et en écoutant pulser cet autre coeur, je me suis souvenue qu'il y
avait un homme, dans ce rêve, un inconnu, un quasi sans visage, un de
ces factotums qui peuplent les songes... et aussi des lanières, cravaches
ou ceintures, je ne sais, qui m'avaient hardiment caressée jusqu'au
réveil de plaisir.
Mais elles n'ont laissé aucune trace de leur passage imaginaire.
lundi 19 juin 2006 / 10 grains de sel