Rue Bricabrac, bdsm, chiennes

Comme disait un copain, si j'étais plus souple, je me les mordrais. Je n'arrive même pas à en rire. Cette image n'est pas un gag, c'est une invitation d'une rare vulgarité pour une vente de produits pour clebs et minous. Des produits qui s'appellent, d'où sans doute la photo, Alter Ego. Tu quoque mi cani.

Or donc, on en revient aux chiennes. On en revient toujours aux chiennes, faut croire. Puisque c'est ainsi que mémètres et dominas aiment parfois appeler leur soumis(e). Qui sont chiennes (lubriques, forcément lubriques) quel que soit le sexe de départ. Chien doit encore être trop noble (le machisme, où ça va se nicher tout de même) et couillu. En voyant cette photo, je sais pourquoi je n'aime pas l'idée de chienne, d'être chienne (encore une fois, chacun fait ce qu'il veut de son collier, et moi je dis ce que je veux, je ne dicte pas, j'explore). Au nom de l'obéissance et de l'appartenance, elles abandonnent toute dignité. C'est leur pied, enfin leur patte, ok. Mais pas ma came.

Aparté. Avoir honte, c'est différent, ce peut être sexy même. En fantasme en ce qui me concerne, je ne suis pas prête de sauter le pas. Mais hier, en cherchant je ne sais quoi sur Google, une référence, la couverture d'un livre de Mac Orlan quand il signait Sadie Blackness, je me retrouve sur Doctissimo, rayon fantasmes, open space fessée. Un homme racontait comment il aurait aimé être fessé en public, devant des joueurs de l'équipe adverse, et devant des femmes. Je mourrais plutôt que de subir pareille honte. Cette histoire m'a excitée. Si dominamant avait été là et mon rhume ailleurs, je vous raconte pas le festival. Je n'en aurais pas fait ouah ouah pour autant (manger sur le sol dans une gamelle m'indiffère, me déplaît, me rase, mais ne me fait pas honte). Fin de l'aparté.

Ailleurs, hors du cadre sexe et consensuel (heu, baiser sa chienne, c'est de la zoophilie ou pas ?), un centième de l'humanité en traite 80% pire que des chiens. Pas même de doggy bag, juste des coups de pieds au train, du mépris, de l'arrogance, des ordres, des crachats.

Autre aparté. Etre animale, c'est aussi différent. C'est ce que je recherche. Que je trouve parfois, comme un moment de grâce. Une sauvagerie venue du plus profond, au delà du laché prise, au delà de la quête du plaisir. Une perte temporaire de l'être social, du langage articulé et de la pensée structurée. Un ailleurs de tempête et de feu, un tapis volant de sensations. Toujours pas de chienne à l'horizon. Juste un moi reptilien, comme le cerveau du même nom, qui sort de la caverne. Fin de l'autre aparté.

Peut-être d'ailleurs que ces oppresseurs ont un carlin ou un bouledogue, qu'ils accessoirisent de petits cirés écossais ou de manteaux en cashmere quatre fils. À qui ils offrent thalasso, griffes de couleur, pâtées de lusque. Au moins, ceux-là ne seront pas abandonnés (ce n'est plus un animal de compagnie, c'est du foncier), et n'ouvriront pas de blogs pour narrer leur errance en collier desserré. Et leurs femmes ont des perles trois rangs. Et eux portent le noeud pap' parce qu'ils trouvent que ça fait classe.

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