Rue Bricabrac, bdsm, ELLE

De la même qu'il y a les victimes de la mode, il existe les compulsives des tests. C'est pour cela que la presse féminine juxtapose les deux.
Or donc, dans le dernier ELLE (qui demain sera l'avant-dernier), 30 questions alacon pour savoir si l'on est sarkosien ou ségoléniste, si l'on tacle Royal ou accroche le petit Nicolas.
Sarkolène et Ségozy sont donc dans un bateau, celui de ELLE.
Pieusement, avec mon petit stylo bille, je choisis un amant à Ségo, une maîtresse à Sarko, j'avoue préférer le fromage de chèvre à celui pure vache (le coup du frometon de classe, une vieille antienne, le Nouvel Obs avait fait hurler la France en 1981 avec un calendos de gauche et un emmenthal de droite), les strings aux culottes, des vacances avec Michel Blanc plutôt que Christian Clavier et la FNAC à Darty, et me voilà ultra-Royaliste.
Blague à part, entre la psychorigide et le raide psychotique, j'aurais tendance à dire que c'est blanc sado et sado blanc, qu'entre le père Fouettard et la mère fesseuse (et encore, le test a précédé la sortie mirlitaire de la fille du colon), la frontière n'est pas si terrible. Pas de quoi sortir la vierge de Max Ernst pour tout ça.
La question que ELLE n'ose pas poser est très exactement : êtes-vous un maso de droite ou un maso de gauche ? en postulant que Ségolène soit de gauche, ce que je ne m'ingénierai pas à tenter de démontrer.
(En ce qui me concerne, je ne me laisserai jamais fouetter par un sarkozyste, ça c'est sûr.)

Finalement, le plus choquant de ce numéro, c'est qu'en tournant la page après les résultats du test, des fois qu'on me demande en question subsidiaire si je préfère un sauna soviétique avec soldats de l'armée Rouge qui me fouettent avec des branches de bouleau ou une épilation intégrale au laser sans EMLA à Neuilly (fief du nain hargneux), on tombe sur la dernière invention des puritains américains, le bal des vierges, où des ados entre 12 ans et 16 ans enfilent des robes de satin pour aller jurer de garder leur fleur jusqu'au mariage avant de danser avec ... Papa. Sans même une Delphine Seyrig en fée des Lilas pour leur chanter qu'on ne doit pas épouser son papa.

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