Au détour d'une page, d'un livre épargné par le chat en quête de canapés de papier, un dimanche entre bleu et gris, une phrase.

Caresses aveugles, aimantes, corps à corps !
Caresses mordantes, encapuchonnées dans leur fourreau.

Rue Bricabrac, bdsm, Walt Whitman, érotisme
photo Esther G.

C'est ce que j'aime avec les mots, encore plus qu'avec les images, ce sont des clés qui ouvrent des portes qu'on ne savait pas si proches. Bien sûr, voilà longtemps déjà que je me nourris, chaque pouce de peau, chaque parcelle de mon esprit, de la morsure de ce qu'on appelle coup et que j'ai toujours considéré comme une forme de caresse.
Mais à lire Walt Whitman (puisqu'il semble qu'il soit l'auteur de ces lignes), j'imagine des caresses investies d'une vie propre, des caresses comme des épées, des caresses à têtes bien faites, qui comme au kyudô trouvent le coeur de la cible sans le chercher.
Imaginer un mouvement qui cherche la perfection du geste, rituel, égal, métronomique, tandis qu'ondulant et ondoyant, un corps se déplace et se place pour donner du sens au coup qui ne le menace nullement.

Retourner lire, chercher sa pitance, boire l'imagination de l'autre, et en tourner d'autres rêves.
En parler à l'autre, fourrager ce terreau commun, en cueillir les pousses de réalité.

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