Rue Bricabrac, bdsm, Un Año Sin Amor

Dans Un Año Sin Amor, sorti hier, signé par la réalisatrice Anahi Berneri, un jeune écrivain solitaire et stérile trouve sans sa sexualité essence, existence, inspiration, respiration. Une sexualité très "cuir" comme l'explicite l'affiche. (Ce qui ne saurait en faire un film phare du bdsm, le propos est beaucoup plus théorique, et le SIDA plus moteur que le SM.)

Dans un moment d'introspection, Pablo parle de la naissance de ses pulsions, de ces figurines de super-héros avec quoi il jouait enfant et qui lui ont donné une certaine image de l'homme protecteur. Donc dominateur, me dis-je. Peut-être le dit-il aussi, j'ai pensé trop fort pour bien entendre.

Je n'ai jamais joué avec des super-héros, ni avec des poupées, tout au plus des figurines de Mickey et ses amis, avant de comprendre qu'Onc' Picsou représentait le mal... Mais les images d'hommes qui peuplaient mes fantasmes d'enfance, s'ils ne mettaient pas leur slip sur leurs collants, avaient la stature, la mâchoire, les épaules et les cuisses d'un roc, d'un bloc minéral grossièrement taillé au burin. Dominateurs sans aucun doute. Et protecteurs comme une grotte, un chêne, un château. Ils étaient le donjon et les douves, le lion et la louve. Leur statut de dominateur (que je leur accordais, j'étais encore chrysalydée dans les limbes des fantasmes) allait de pair avec leur fonction de protecteur (que je ne pouvais dissocier de la domination, sans même m'en rendre compte).

Ce qui est sans doute une immense gourance. Mais la scène de ce film a résonné et dans ce tam-tam, ma mémoire m'a rendu ce souvenir enfoui. Et je dois confesser que je confonds toujours un peu l'homme dominateur avec l'homme protecteur.

tags technorati :