La matinée se terminait, il y avait un air de printemps et de vacances dans les petites rues autour du square, une somme de papas faisaient rouler poussette, la baguette (de pain, Rétrodor ou Banette) à la main. Ils pourraient presque être mes fils, pour la plupart, ces hommes qui profitaient du ouiquende pour ne pas se raser, souvent beaux garçons, tankés et tendres à la fois.

Rue Bricabrac, bdsm, littérature

Le cauchemar d'Éric Zemmour, ils étaient ! Éric Zemmour, c'est ce journaliste qui généralement écrit sur Balladur ou sur Chirac, et qui s'est le mois dernier piqué d'écrire (Le premier sexe ça s'appelle et c'est Denoël qui s'y colle) et de décrire la désintégration de la société française (les émeutes de novembre, c'est la faute aux néo-gonzesses, je la fais courte) par la dévirilisation de l'homme. Adoptant un discours encore plus réactionnaire que son libéralisme noyé de bonhomie quand il fait le beau chez Bern ou sur i-Télé, tentant d'être aussi provo qu'Alain Soral qui a dit les mêmes âneries que lui 6 ans plus tôt, il prône le retour des femmes à la maison entre couches et cuisine, tandis qu'enfin, les zommes noyés de testostérone pur porc sentiraient leurs couilles repousser (la droite et la gauche, parce qu'il faut deux hémisphères à un cerveau). Dans le monde où vit Zemmour, les hommes - du moins ceux qui ne sont pas des fiottasses - sont devenus des femmes comme, pire même (parce que les valeurs féminines chez Zemmour, c'est serpent, diable, pomme, mal et compagnie), les autres. Son portrait de l'homme en prédateur sexuel me questionne... Serait-il, hors antenne et monde l'édition, l'un de ces Sir Stéphane von DAF der Mastère que l'on croise sur les sites BDSM (BDSM à chanter sur l'air de YMCA pour alléger un peu l'atmosphère et rappeler à Éric Zemmour que les Village Popaul étaient des incarnations des clichés virils, casque, poils, uniforme, moustache, biceps...).

Puisque l'heure est au déballage des rayons de la bibliothèque, deux autres livres de femmes qui frôlent le domaine que l'on aime.

Rue Bricabrac, bdsm, littérature

Angie David qui jouait la maîtresse d'Ivan Attal dans Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants, cette blonde et diaphane jeune femme aux yeux de chatte, 28 ans au compteur, secrétaire de rédaction de la revue littéraire de Léo Sheer publie chez ce même éditeur Dominique Aury, une biographie d'icelle. Qui est passée à la postérité sous le nom de Pauline Réage, identité qu'elle n'a avoué que peu de temps avant sa mort. Dominique Aury, qui ne s'appelle pas non plus Dominique Aury, aimait les femmes surtout, et quelques hommes. On connaît sa liaison avec Jean Paulhan. Ainsi que son surnom de "nonne des lettres". On apprend par cette conséquente bio d'Angie David qu'elle a "fréquenté" Thierry Maulnier quand elle était dans les jeunesses de (extrême) droite (mais comme dit un personnage dans Le passager du Champ de Mars de Robert Guédiguian, mieux vaut commencer à droite et finir à gauche) et qu'elle a écrit "O" entre la chambre de ses parents et celle de son fils, la nuit, en clandé, sous les couvertures. A lire par tous ceux qui pensent encore que Histoire d'O est une autobiographie à vocation pédagogique et dogmatique, et aussi par ceux que les double voire triple ou même quadruple vies passionnent. C'est en prime formidablement bien écrit.

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Le pire pour la fin, le plus drôle aussi. Une dame Chloë des Lysses, spécialisée dans l'égérisme et le traité coquin mais mal documenté vient de pondre une espèce de Reader's Digest sadien. Chloë des Lysses, ça fait pseudo d'esthéticienne, faut dire qu'elle écrit pire que certaines épilent. En tous cas, de la même façon qu'Éric Zemmour considère les femmes comme des sous-hommes, Chloë Machin n'est pas loin de penser la même chose puisqu'elle livre chez Scali (c'est un autre qui l'a écrit, elle a supervisé, on ne rigole pas) Sade revu et corrigé pour les filles (qui ne sont évidemment pas cap' de le lire en version originale. Perso, j'attends la version remix pour les blondes.) est largement parsemé d'images, de fun et d'un psycho-test. Tout de même, attention, avant d'investir dans ce chef-d'oeuvre, lire préalablement La fessée pour les Nuls ainsi que Cravache pour tous et Gode pour les autres.