Histoire d'E (une punition) mardi 21 mars 2006
Un lecteur de ce blogue, gougnaffier par intermittence et cuistre à ses
heures, m'a fait grand reproche, non point d'un solécisme, pour une fois,
mais d'une omission de subjonctif, qui, à cause d'un malheureux heu,
non, e, oublié, devenait un indicatif présent, coupable de son
courroux.
Comme il est un ami de la famille (bdsm, bien sûr, qui comme chacun sait
est une grande famille, un ancien compagnon de route mais pas porteur de valise
de la blogueuse et le complice d'une soirée à trois), il m'a
enjoint de prévenir dominamant pour qu'il me corrige en conséquence.
Et pour marquer le, enfin, les coups, il a surtout courriellé, cafté grâce
aux électrons, à dominamant (à qui l'impératif
du subjonctif était passé largement au dessus des oreilles).
Lequel a donc décidé de m'infliger une punition pour manquement à la
syntaxe (j'ai tenté de réfuter son habilitation, puisqu'il ne
s'agissait point de syntaxe mais de grammaire, mais la loi du plus fort étant
ce qu'elle est, mes arguments manquèrent vite de muscle).
Peu importe.
Ce qui compte, c'est la punition. Non point en nombre (plus ou moins cent coups
de cravache ?) ou en plaisir (après une coupe aux ciseaux de mes boucles
intimes, un gamahuchage en règle). La punition (pu-ni-ti-on, syllabes érotisantes,
mmmmm) en soi comme le sel de la raclée, les trois poivres de la tournée.
La punition exclut le safeword, la punition ne se discute pas, la punition
se subit. Les mêmes attentions sous couvert de punition sont mille fois
plus succulentes, cent fois plus mordantes, dix fois plus inéluctables.
J'ai une âme de pénitente, je jouis du châtiment, sans la
moindre once de mysticisme.
Autour du mot punition dansent d'autres concepts, autant de saveurs, de couleurs,
d'exhausteurs. Tenir la position, c'est un grain de cumin. Faire acte de contritionn
deux brins de coriandre. Ne pas se révolter, cinq lamelles de gingembre.
Se laisser sermonner, une gousse de cardamome. Les épices de la punition
ensoleillent mon corps.
J'aime les piments. Alors, quand résonne le mot punition, tion, tion,
tion... en écho j'entonne provocation, tion, tion, tion... répétition,
tion, tion, tion... jusqu'à ce que je ne me rende même plus compte
de l'extrême douleur dont je te fais l'exécuteur.
Et si, pour chatouiller le démon et le grand rapporteur, je tentais un pléonasme redondant ? Quand bien même ce serait une périssologie. Ca va chercher dans les combien, une périssologie ?
Tags du billet : bdsm , fouet , littérature , punition
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Par Bricabrac / Publié dans # Les mots des maux
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