Il devient ces jours-ci plus facile de montrer d'explicites images d'un homme qui chie dans la bouche d'une femme (les sexes sont interchangeables) que de conchier, même sur le ton de la satire, l'une (ou l'autre) des grandes religions monothéistes. Les dogminateurs ont gagné, et la mise à l'index condamne les bras d'honneur de toutes sortes. La blague devient aussi coupable que l'acte terroriste, l'ironie est un délit, l'intention est hors-la-loi. Bientôt, la pensée sera un crime.

Époque de censure et de répression, où un proviseur blogueur se voit dénoncé, quasiment radié, sauvé par la vox populi et l'approche des élections, durement sanctionné ; où des écrivains et leurs éditeurs ne peuvent franchir la ligne rose parce que le politiquement correct voit de la pédophilie dans une publicité pour eau minérale ; où le faible, fut-ce par la fable, ne peut railler le puissant sans que les pandores s'en mêlent et l'emmènent ; où l'oxygène commence à manquer, en France, en Europe, dans le monde. Alors, on se met, de soi-même, à respirer à toutes petites goulées, ça s'appelle l'autocensure, c'est pernicieux, c'est la preuve que la liberté recule.

Pour se prendre une grande bolée d'air, il suffit d'aller chez White Cube à Londres, de l'autre côté du Chunnel, où Gilbert et George accrochent leur travail de l'annnée dernière, Sonofagod, Was Jesus Heterosexual ?. L'une de leurs gigantesques toiles (celle-ci fait 254 x 378) met tout le monde dans le même sac, les religions et la superstition. Merci, les garçons.

Akimbo

Est-il besoin de le rappeler, ce blogue est garanti sans dieu et sans OGM.

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