Garfieldd

C'est une histoire de blogue, une histoire de délation, une histoire d'homophobie. C'est surtout une histoire dégueulasse.
Garfieldd, c'est son nom de blogueur, est proviseur. Enfin, il ne l'est plus, parce que derrière son nom de matou, il a laissé percer deux indices, sa ville et sa profession. Et dans sa ville, il n'y a que deux proviseurs. Peut-être que l'autre a une femme, ou deux, et une portée d'enfants façon de Villiers ou Gaymard. Alors, la tafiole ne pouvait être que lui. Oui, Garfieldd aime les hommes et ne s'en cache pas.
Révoqué, fini nini, plus jamais le droit de bosser dans l'Education nationale, cloué au pilori de la sexualité qui pisse pas droit.
On l'accuse de pornographie. Il n'y en avait pas. Il a retiré son blogue de sa vitrine, mais on peut toujours le retrouver pour lire sur pièces, Google a de la mémoire. Et des gens plus savants, plus calmes, plus réfléchis que moi expliquent tout cela très bien. Ici particulièrement. aussi. Entre autres.

Quand on blogue, avec ou sans cul, on se sent visé. Surtout quand on blogue avec cul, parce que ça risque de boguer. Un proviseur pédé, ça fait tache, pensez, de pédé à pédophile, il n'y a que deux syllabes et un pas (de l'oie ?) que franchissent les bonnes gens. Il y a des saletés qui ont la vie dure.
Et s'il avait été sadique, aurait-on pensé qu'il pourrait torturer ses élèves les soirs d'examens pour leur faire cracher le taux d'engrais par hectare des pays en voie de développement ou bien les dates clés du pouvoir de la famille Visconti à Milan. Dans mes connaissances, il y a un maître du fouet et des cordes qui lacère le dos des femmes qu'il aime et qui sauve des vies chaque jour. J'ai très bien connu un homme dont le premier geste était de me mettre un bandeau sur les yeux, et qui chaque matin, aux aurores et bénévolement, entraînait des aveugles à faire du jogging.

La blogobulle s'émeut, et je rajoute ma bafouille à une liste qui s'allonge chaque jour. L'Education Nationale (j'entends les profs, les ATOS...) va-t-elle bouger, histoire de faire rebondir l'affaire du nanocosme au microcosme ? Ce qui se passe en ce moment entre l'Etat et Garfieldd, c'est un signe de trop d'un retour chafouin à l'ordre moral. Car ce n'est pas de pornographie qu'il s'agit, mais d'homophobie, et partant, de d'injonction à sexualiser droit ou en silence.

tags technorati :