Rue Bricabrac, chocolat, Mozart, Mozartkugel

Pour célébrer cette année Mozart (qui aurait eu 250 ans s'il avait été immortel, ce qu'il est d'une certaine manière, entre Don Giovanni et les concerti), je vais être diététiquement incorrecte et me gaver (cosi fan tutte !) de ces friandises autrichiennes trop mal connues en France, les Mozartkugeln, les boules de Mozart ainsi nommées pour leur forme parfaitement ronde, et qu'on pourrait traduire dans une langue comme dans l'autre par les couilles de Mozart.

Des couilles de Mozart qui, en l'occurrence, sont composées d'un coeur de massepain entouré de deux couches (claire et sombre) du plus gras des pralinés, le tout recouvert d'un chocolat de qualité très moyenne (cela valant pour les vraies Mozartkugeln, fabriquées en Autriche ; les made in Germany, des viles copies, sont plus rustiques, le - un seul - praliné au centre, la pâte d'amande autour, mais cacher, ce qui réjouira la population juive qui vit toujours en terre tudesque malgré la grande opération de découragement menée avec allégresse par le IIIe Reich, mais je m'éloigne de mes chocolats). De mordre allègrement dans ces confiseries triglycériantes entraîne inévitablement à penser à des situations où d'autres boules, non mozartiennes, mais masculines, sont bien en bouche.

En anglais, on appelle cela un teabag, un sachet de thé, sucer les couilles de son partenaire comme on ferait une infusion (oui, Dame, vous avez raison de suivre la vox populi et coluchienne, dans la vie, il n'y a pas que la bite, il y a aussi les couilles...). Les hommes, dressés dans leur domination, aiment enfoncer leur queue dans la bouche et la gorge de leur partenaire, jusqu'à la luette, jusqu'aux hauts le coeur. "Pompez, pompez..." disaient-ils, déménageurs ou énarques, le vocabulaire traversait les couches sociales. Ils ont, et l'adorent ainsi, la femme à leurs pieds, à genoux, la bouche pleine.

Je suis étonnée qu'il n'y ait pas plus d'accidents de teabag ou de pompino. S'il existe un mythe du vagin denté, la bouche pleine de dents est, elle, une réalité. C'en est alors presque émouvant de voir ces hommes, debouts, écrasant la soumise de toute leur stature, alors qu'elle les tiens par les couilles, et par la queue. Je serais homme, je serais mal.

Un chocolat, mon chéri ?