Le cri
Fais-moi crier, oblige-moi à sortir de
ma peau, exige ma douleur. Viens me chercher avec violence, oublie les convenances.
Garde la sensualité,
ajoute-lui la brutalité. Casse les frontières. Celles que tu
n'oses. Celles que je ne sais.
Retrouvons-nous dans un no man's land sauvage où les pulsions sont reines,
où nous
oublierons nos oripeaux sociaux pour endosser des pelures animales.
Fais-moi crier, oblige-moi à oublier mon nom, exige mes pleurs. Fouette-moi
sans complexes, fouille moi de la dextre. Retourne moi comme peau de lapin, écorche-moi
jusqu'au magenta. Brise mes défenses, arrache mes piquants, fais couler
le coeur tendre du crassula.
Perdons-nous dans ce continent inconvenant qui n'appartient
qu'à nous, notre planète aux torrents d'endorphines et aux pics
de chairs tuméfiées.
Mène-moi par le bout des tétins, soulève-moi à pleins
seins, tatoue tes empreintes digitales sur cette chair si tendre. Enfonce
ton poing levé dans mon sexe et pantine-moi depuis cette gaine.
Pont-levis baissé, il n'est plus question de château-fort ou de donjon.
Juste d'un corps à corps dont je te veux vainqueur, te sachant gré de
ta force et me coulant dans le flou.
Fais-moi crier.
Fais-moi jouir.
samedi 10 décembre 2005 / 5 grains de sel