Hier, je découvre un commentaire d'Entredeuxrimes, sur un texte déjà ancien. Il me dit (des tas de choses belles, sincères, touchantes... mais je ne garde ici qu'une phrase, laissant à chacun le soin et le plaisir de découvrir son intervention) "J'aurais plaisir de découvrir une réponse de votre part, un simple écho dans vos prochaines lignes.".

Et ça me pose toute la question des commentaires, et des blogues. Je commente peu les blogs des autres (j'en lis de moins en moins, le manque de temps entre autres). Non pas que l'envie me fasse défaut, mais à moins d'avoir quelque chose d'essentiel à dire, je préfère me taire. Il en est de même des commentaires que je trouve ici. Je les lis, mieux je les bois, je les guette. Ils m'émeuvent, ils me font rire ou réfléchir, ils me remettent en question, ils m'agacent... Et j'y réponds rarement, pour toujours les mêmes raisons rabâchées (procrastination, travail, paresse...). Et aussi par pudeur sans doute, j'occupe sur ce blogue suffisamment le devant de la scène pour ne pas en remettre une couche en commentant les commentaires. Et quand je les commente, je fais en sorte que mes propres réponses échappent aux fils rss en m'insérant en italique comme on dirait en loucedé dans le commentaire initial.

Pourtant, l'un des principes du blog est la possibilité de commentaires (je ne comprendrais jamais la modération a priori, autant faire une page web avec un livre d'or, s'il s'agit juste d'accepter les fleurs), et l'interaction entre le blogueur et ses lecteurs. C'est un drôle d'objet en mouvement, comme ça, qui a ses flux, que l'on lit comme un CV américain, à rebours. On peut s'y rassembler en communauté. On peut entretenir la flamme. J'entretiens la flemme. Hier, je voulais dire à Saïda que j'imaginais avec beaucoup de joie son tourlourou chastetié dans le métro, et toutes les dominas de Paris lâchant leurs voitures avec chauffeur pour passer le portillon et voir dans quel équipage ce beau jeune homme se transporte. Il y a quelques jours, j'aurais aimé avoir la saillie digne du trait d'esprit de Stéphane. Ou remercier Columbine de ses compliments trop grands pour moi. Siffler d'admiration devant les textes de L'île lettrée. Cligner de l'oeil à l'un, faire un geste de la main à l'autre. Et je n'ai rien fait de tout cela. Parfois, sur des blogs que je lis, pas forcément sm (oui, j'en lis encore quelques uns), les commentaires occupent plus de place que l'entrée du blog et sont tout aussi intéressants, sinon plus, il y a un cheminement, une réflexion, un questionnement. Souvent d'ailleurs, c'est un un messenger quelconque ou par courriel que se poursuivent les discussions... à l'abri. Ou aussi sur un forum, ou encore sur un chat où j'ai mes habitudes. J'ai donc dans ma tête, en plus de quelques grelots de folie, des petites cases pas très étanches mais cases tout de même, et je répartis les épanchements ici, les échanges là, les discussions plus loin.

Il me semble déjà tellement impudent, je me répète mais parfois, je n'en reviens pas d'avoir à mon tour cédé à cet exhibitionnisme masqué, de s'étaler ainsi, tout narcissisme dehors, via ce journal extime qu'est le blog, que de redonder en surchargeant la parole de ceux qui passent et se penchent sur leur clavier, parfois avec talent, m'est difficile. Ce qui ne veut pas dire que j'y suis indifférente.

Je ne sais pas si ces mots sont l'écho qu'espérait Entredeuxrimes, mais à lui comme à tous, merci de passer dans ma rue.