La fashion week, puisque c'est ainsi qu'on nomme en bon français la semaine des défilés de prêt-à-porter, s'achève. Qu'il s'agisse de prêt-à-p' et pas de haute couture, ne signifie pas que ce soit plus portable pour autant. Comme les modèles présentés sont ceux de la saison printemps/été 2006, ce n'est pas tout à fait de saison.

Comme d'habitude en ce lieu, ce sont les jumelles sado et maso qui ont servi de guide à travers les centaines de propositions des couturiers. Et on voit que les fétiches bdsm sont toujours très bien placés dans la mode, clin d'oeil volontaire (chez Gaultier/Hermès) ou signe inconscient (Margiela ?). Ce qui suit n'est en rien un résumé des tendances à venir, mais l'expression de mon obsession (qui commence, de FIAC en fashion) à prendre un fâcheux tournant identitaire, faudrait voir à ne pas voir du bsdm partout et me recentrer non point sur mon nombril mais sur mes fesses.

Pour les dominas, on délaissera les tailleurs cyclistes moulants de Chanel pour leur préférer ces deux modèles, le premier d'Alexandre McQueen, le second d'Yves Saint Laurent. Y a de la manade et du matador dans l'air, un rien de principale de pensionnat aussi. A les voir ainsi portés, on se dit que parfois, l'habit fait le moine. Ca ne rigole pas.

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Véritable invitation à se mettre cul par dessus tête, à se laisser tourbillonner, chambouler, retourner, crêpe qui ne s'appelle pas forcément suzette, les maîtres des noeuds Viktor&Rolf ont créés des robes froufroutantes comme des jupons à soulever qui ont la particularité d'être portés à l'envers, les jambes dans les emmanchures. Et ça passe comme une lettre à la poste. Parfait pour les distraites et les impudiques.

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Givenchy a forcé sur la chaussure, c'est de la torture shoe où je ne m'y connais pas. De la cothurne qui déséquilibre. Dessus, des poupées aux yeux creux et teint de porcelaine, posées sur le podium en attendant de trouver un joueur. Ou un coiffeur. Enfin, quelqu'un qui fasse quelque chose d'elles et les sauve de cette position debout pas de leur condition.
Jean-Paul Gaultier pour Hermès (pour sa propre collection, il a plus joué la carte belle des champs) a rappelé le côté cuir et cheval de la maison célèbres pour ses carrés de soie en terminant les manches de ses ombrelles par de mini-cravaches. C'est délicieux, très signe de piste et de reconnaissance.

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Mais le grand gagnant du trophée "pour moi s et m ne signifient pas que small et medium", c'est sans conteste Martin Margiela. Ses mannequins étaient toutes présentées accrochées à une armature et socle de métal, poussées par de vigoureux gros bras. Foulard soigneusement enroulé au poignet, pour en faire un bandeau ou un lien ; petit panneau qui prévient que la dame mouille, attention et enfin, preuve qu'elle le fait, une peau en sueur où le collier de cou et de taille ne fait plus qu'un, de gros maillons blancs.

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Tiens, il est l'heure d'aller faire les courses !

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