Vat'fer (metre Patrick)

Aujourd'hui, Libération consacre son portrait de dernière de couverture au citoyen Patrick Lesage, mieux connu des milieux sm sous le sobriquet de Maître Patrick.

bdsm, Rue Bricabrac, Maître Patrick

Il aurait continué à fouetter dans sa cave bien aménagée, avec vue sur barreaux, personne ne se serait déplacé pour lui tendre un micro et saisir sa bobine (qu'il masque soigneusement sur sa page perso). Mais le gars Patrick sort un livre (avaient-ils raison, ceux qui disaient que le site n'avait été mis en place, que pour promouvoir un livre à venir, à moins que le site passé depuis en allo pass ne soit une sorte d'extention promotionnelle du livre) où il raconte (d'autres rumeurs le disent incapable d'écrire seul un livre, même une lettre...) comment il a fait subir les derniers outrages aux plus riches et belles femmes de Paris, déposées chez lui par leur mari ou amant. Je reviendrai, si j'ai le courage de lire la chose, sur ce Journal d'un maître (chez Flammarion).

Je ne connais pas Patoche, ni aucun Maître d'ailleurs. Son site, du temps où il était gratuit, donnait particulièrement envie d'aller voir ailleurs s'il n'y était pas.

J'ai donc fait la connaissance de la (mettre ici des rires enregistrés) figure emblématique du sm qui se prend au sérieux via cet article (que l'on peut lire encore pendant un temps limité sur le site du quotidien). Il en ressort que Monsieur Lesage s'est fait tout seul, ou tout comme, même s'il est ingénieur, il n'a pas oublié que ses parens étaient de modestes commerçants malouins, il n'a pas la distinction des sévères mais justes british qui habillent leur minceur sèche dans un tweed de bonne facture. Une ressemblance sidérante avec le maître disparu d'une soumise nommée Gladys a fait son destin. Elle lui a tout appris, et maintenant, rentier, l'immobilier, ça paye, il attend à la porte du donjon que la femelle tremblante toque à l'huis.

Bon.

Pêle-même, j'ai encore appris que pour lui, il était important qu'un homme ait "des couilles" (tu l'as dit, coco, c'est là que tout se passe, le cerveau, l'âme et la niaque), il jubilait à soumettre des "intellectuelles" (le pire péché chez les fendues, il faut croire, elles pensent maintenant... . À défaut de voir ce que les riches ont dans le ventre, il regarde ce que les rupines ont dans le con. Dans le monde où il vit, celui des dominateurs trade mark, il est essentiel de rafler "la plus belle, la plus folle, la plus obéissante". Il est de droite, il ne baise pas celles qu'il frappe. Sur son site, déjà, il disait que les femmes qu'il dressaient étaient belles sans exception. Et au rayon littérature, il citait les livres de Vanessa Duriès (de chez Le lien), Salomé (de la petite entreprise Salomé et Mastermind) et une autre soumise confessée dans l'édition, qui tous parlent de ... lui.

A la louche, j'en déduis que le bonhomme est un sacré revanchard, un inculte qui soumet des femmes mille fois plus intelligentes que lui, un pas séduisant qui emballe (dans du plastique bien sûr) les plus jolies. Finalement, on a du bol qu'il ait croisé Gladys, sinon, dieu sait comment il aurait fini.

En tous cas, ce n'est pas mon sm, ça, c'est tout ce que je déteste dans ce monde, du show-off au refus de la sexualité, de l'ego démesuré à la vengeance. Ca tombe bien, je ne suis pas fille de golfeur, les machos me font vomir, et j'adore me faire baiser par celui qui me fouette et dans les bras de qui je dors.

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