23°

Hier, entre ton dernier dossier et ton arrivée à la maison, tu me téléphones. Toi qui n'a depuis le matin comme seul horizon que la ligne bleue de Windows en rideau et comme brise le souffle artificiel de la clim', tu t'enquiers du temps qu'il fait dans mon appartement. Tu a des idées de dress code, des envies légères, tu connais aussi trop bien ma frilosité. Heureusement, la douceur est propice à la dentelle et pour toi, je me ferai poupée sans craindre la chair de poule. (Eventuellement, celle de poule mouillée quand ton regard se fait dur et que ta main ne lâche plus mes cheveux.)

Je redécouvre le plaisir des balconnet et serre-taille, d'un bas qu'on attache. Ces gestes essentiellement féminins. Parure hypocrite qui déshabille bien plus qu'elle ne cache. Je t'offre mes seins, le plus tendre de mes cuisses, mes fesses. Les lacis made in Calais ne font que souligner et proposer, les souples baleines n'empêcheront pas des doigts de fureter. J'aime au delà de tout être ta complice.

ChevilleKiki
Photo Kiki J

Plus tard, attachée sur une chaise, ouverte, offerte, ne pouvant guère bouger plus qu'un cil, si transportée que je ne sens aucun inconfort ni aux liens ni au bois, enivrée des claquements des coups et des froissements des caresses, sans plus d'autre toit que toi, j'entends ta voix monter d'entre mes cuisses "Regarde, c'est moi qui suis à tes genoux".

Bien sûr, il y a eu des cris, j'ai même craint autour de minuit que les voisins n'appellent les flics..., des cliquetis de chaînes et les miaulements réprobateurs du matou effarré. Il y a toujours cette géante cédille lie de vin sur ma fesse.
Rien de cela ne pourrait être sans tes délicatesses.

tags technorati :