In the box

L'Orient est rouge. Rouge gore. Demain, sous le titre 3 extrêmes, sortent trois moyens métrages, respectivement chinois, japonais et coréen, réunis en un programme qui promet la peur. En vérité, il s'agit bien plus de films qui outre leurs racines orientales et une indéniable cruauté, jouent franchement plus en perversion majeure et frayeur mineure qu'en grosse peur qui tâche.

Chaque film vaut largement le détour. Pour le plaisir, un instantané de Coupez de Fruit Chan, qui met l'eau à la bouche.


Photo B.O.M.

Celui qui pourtant m'arrête ici s'appelle La boîte, du japonais Takashi Miike. Peu importe, enfin, non mais oui, le sujet réel du film. Là encore, c'est une image qui met en route une intense activité synaptique.


Photo Kadokawa Pictures

Cette petite danseuse qui va entrer dans une boîte, acrobate souple et contorsionniste, assez minuscule et gracile pour se ranger ainsi et permettre à son maître, homme de l'ombre, de refermer le couvercle. Elle se plie à ses désirs.

Rêve de maso, la boîte pour femme ? On la sort de son papier de soie, de son quant à soi, elle s'ouvre comme une fleur, se déploie, étire chaque centimètre de chair. Elle ne sort pas comme un polo à ressort, ni comme une bimbo d'un gâteau. Elle reprend vie délicatement. Elle dort dans la couche de l'homme, et l'aube venue, s'enroule dans la nuit de son écrin. Femme cadeau, femme objet. L'emboîtée n'est pas une encagée.

Mettre les femmes en boîte, littéralement, ça me raconte des histoires. Pas exactement celle que Jennifer Chambers Lynch, moins douée que son père David, a imaginé avec Boxing Helena. Helena qui se retrouvait femme tronc pour un homme qui lui sciait les ailes et l'asservissait radicalement.

Poupées baisables, incapables de s'enfuir, ne prenant que le minimum de place, encore vivantes quand même, faut que ça bouge un peu, beaucoup, passionnément... Femmes réduites au minimum fuckable, à ces poupées gonflables dites de voyage qu'on trouve dans les bons sex-shop, trois trous, deux seins, un cul, dans un espace minimal, une petite boîte.

La femme en boîte, avec ou sans membres, serait donc un idéal de macho sado, toujours dispo, sans mal de tête menstruel, maniable à loisir. Suffisamment précieuse pour la cacher au coffre. Trop secrète pour l'exhiber. (Il y a des collectionneurs onanistes qui conservent leurs oeuvres d'art dans des bunkers.) Il suffirait de lui sectionner les cordes vocales pour en faire une jolie poupée muette.

La pépée en panière, c'est une proposition de poupée.

(À suivre... et en attendant, tous à 3 extrêmes)