Viergedefer

Loin de ce que sous-entend malicieusement Stéphane, commentateur de mon blog minimaliste d'hier, la Rue Bricabrac est garantie sans pape, laïque friendly et mécréant compliant. Je n'irai donc pas me flageller dans quelque couvent, même du côté de la Chartreuse où l'on fait des liqueurs et du ski de fond, couvent qui d'ailleurs ne voudrait pas de moi.

Pourtant, à la lumière enfumée d'une nomination de fraîche date, je ne peux m'empêcher, fort benoîtement toutefois, de penser à l'Inquisition, et glisser de berger allemand (Il pastorale tedesco ©Il Manifesto) en vierge de fer.

Pour les plus jeunes, la vierge de fer n'était pas une sorte d'ancêtre de Margaret Thatcher en vestale, pour les encore plus jeunes, ce n'est pas qu'un groupe de hard rock mais une cage métallique (ou en bois), aux formes du corps, hérissée à l'intérieur de pointes de métal. Ce supplice était une manière pour les très chrétiens seigneurs religieux ou séculiers des XIe siècles et suivants de se muer en saigneurs pour faire mourir tous ceux qui refusaient de partager leur foi à petit feu et dans d'atroces souffrances (la vierge en question n'étant qu'une manière parmi roue, bûcher etc. d'occire son prochain).

Et le rapport avec le sm ? Ayant lu ici et là, de la part de pratiquants purs et durs, je vous le jure, que la punaise, en garniture de fond de culotte ou accessoirisant un soutif non plus push up mais pin in, était furieusement tendance, je me suis dit que pour être dans le vent poussé par les cloches, autant ressortir tout de suite la bonne vierge de Nuremberg, quitte à lui limer une lichette les crocs aux pointes léthales pour rester dans les limites de la légalité.

Les tortures, médéviales ou contemporaines, ont leurs zélateurs dans la grande et diverse communauté sado-masochiste. Je me souviens, sur des groupes de discussions anglophones, quand dans un Iran retourné à l'âge de fer, des ayatollahs faisaient fouetter en stade public des pauvres hères coupables de vol ou d'adultère, d'avoir joué au cerf volant ou omis de laisser pousser leur barbe assez long, des images floues de ces ignominies circulaient avec passion. Je me demande s'ils cachent les rapports d'Amnesty dans le rayon enfer de leur bibliothèque de puritains en goguettes.

Dans ces macabres mises à mort, moi qui ne crois en rien, surtout pas en dieu, je n'ai jamais aperçu la langue pointue d'Eros, seul les grimaciers chicots de Thanatos.