Saint Frusquin

Puisque cette époque semble refuser le respect de la laïcité, je propose que nous, adeptes des liens serrés et des positions contrariées, des tourments de la chair et des bleus aux fesses, posions notre petite pierre à l'édifice.

Désormais, ne parlons plus de croix de Saint-André, signes ostensibles, ostentatoires et obsessionnels d'un rappel à une religion. Ne remplaçons par pour autant cet ustensile bien pratique par une étoile, une croix (encore) de Lorraine (Vishnou goes bdsm ?) ou quelques triskells pas commodes (ha tiens, et une commode ? Pratique... mais on s'éloigne) non plus (mon manège à moi...).

A la manière des grands brûlés de la langue, adeptes de cette novlange dite poliquement correcte qui a fait des vieux des seniors et des noirs des blacks (infiment plus branchouille que gens de couleurs), je lance le laïquement correct.

Exit donc la croix de Saint-André. A la place, parlons d'X mural (la lettre de tous les supplices et autres vices), d'estrapade (pour l'escalade de la douleur), de battants pour battus, de fourches patibulaires, de pilori new age...

Les fourches patibulaires, voilà qui nous vient de loin, du temps des carcans et des gibets, de l'âge de pierre de la justice, ça rappelle son Claudel (période post rencontre avec dieu derrière un pilier de Notre-Dame, on n'en sort pas), son Aloysius Bertrand (Gaspard de la nuit). Ca empeste hélas toujours un peu l'encens(oir).

Hum.

Patibule. Emballé, c'est pesé, ça sonne bien. Comme fibule, celle qui retient mon dernier voile et que j'ôte pour toi. Comme mandibule, celle qui laisse sa marque elliptique dans mon derme cramoisi. Comme libellule, celle que tu prends dans tes filets de chanvre et d'attention. Patibule, non, ce n'est pas ridicule du tout.

Et surtout, ne pas ommettre de la poser à l'envers. C'est mutin.


Photo Delf

Reste à savoir s'il ne faudrait pas aussi, pour cause d'homophonie, s'attaquer au mot sein. Lequel ne manque en revanche pas de synonymes.