La mort en latex

Il y a quelques jours, lors de l'homicide contre le banquier Stern à Genève, la presse suisse, pas toujours tout de suite relayée sur ce terrain par les media français, faisait remarquer qu'en plus d'aller souvent à Moscou et d'avoir une réputation de killer, feu Edouard tutoyait les moeurs sado-maso. D'ailleurs, son corps sans vie était vêtu de latex, comme quoi, c'est bien vrai que les cadavres ne portent pas de costard.

La mort a ceci d'inévitable, entre autres, qu'on fouille dans ce qui fût la vie du trépassé. Evidemment et étrangément, la fiction affectionne volontiers cette figure de style, quand l'ex-vivant flirtait avec le soufre (dans le sens ecclésiastique du terme), un raccourci saisissant laisse sous-entendre qu'il est mort comme il avait vécu.

Le bdsm n'est pas un passe-temps angélique, ni une sexualité sans aspérité, je ne le prétendrai jamais. Il regorge pour certains de pratiques violentes, borderline, saignantes, généralement (c'est à espérer, sinon, il s'agit de délit et plus de jeu) consensuelles. Mais même en effeuillant jusqu'au trognon les dites pratiques, en collationnant les accidents dus aux strangulations et autres breath-control, je ne sache pas que le tir à balles réelles fasse partie de la panoplie des plus extrêmes.

Reste à savoir, puisque la combi-latex semble avoir une importance capitale dans la mystérieuse expédition ad patres, si les ventes de cet accoutrement ont chuté depuis la fin de la semaine dernière, en Suisse mais aussi dans les pays frontaliers, et si, corolairement, les mises aux enchères des mêmes ont cru sur eBay.

Stay tuned. L'enquête ne fait que commencer et le sm continue d'être diabolisé.