Vuitton

Je ne sais pas pourquoi, je n'ai jamais aimé les sacs Vuitton. Depuis toujours, quand je voyais une femme serrer contre elle ce petit bout de toile enduite monogrammé, je lui jetais un regard noir (au sac et à la dame, dans un élégant mouvement d'ellipse).

Enfin, si, je sais pourquoi.

Peut-être parce qu'ils ont été les premiers à afficher leur logo (en moult exemplaires) sur leur production plastifiée (tout en mettant le plastique au prix du platine), de manière à ce que l'on reconnaisse d'entrée de jeu la marque (sans faire le moindre effort de style, comme Hermès avec le Kelly par exemple).

Peut-être parce que celles qui le portaient, pas forcément les plus rupines, pour exhiber ce signe d'appartenance à la tribu qui en a deux (le L et le V), dilapidaient leur SMIC pour devenir les femmes sandwiches d'une marque snobinarde.

Peut-être parce que c'était la preuve exhibée d'un conformisme grégaire. Surtout parce que ces sacs étaient terriblement moches.

Aujourd'hui, Vuitton fait partie de la pieuvre LVMH (qui a fait main basse sur le luxe, Dior ou Lacroix, Moët ou Ruinard, Make Up For Ever ou Connaissance des Arts, 12 milliards de chiffre d'affaires, excusez du peu) et florissante, nous sort quelques modestes colifichets tendance glam porn sm.

Allez savoir pourquoi, à l'idée des femmes vanilles qui exhiberont ce collier de chienne ou des épouses d'émir qui cacheront une menotte sous la burqua, je me sens vengée.

La collection s'appelle Emprise, encore un joli sujet de rigolade.