Adjani

Qu'elle soit comédienne n'a aucune importance. Qu'elle se prénomme Isabelle pas plus.

Non.

Ce qui est intéressant, c'est de voir, ainsi juxtaposées, deux images d'une même femme. Deux images diamétralement opposées en apparence, et qui se rejoignent pourtant.

L'une à la fois sauvage et en Dior, conquérante mais enchaînée, une bague comme une boucle d'oreille pince-téton, un collier d'esclave trop aimée, un rugissement mourant au bord des lèvres. Offerte, égoïste.

L'autre en tenue de baptême, rendue plus nue que nue par une paire de chaussettes tire-bouchonnées et cette assise sur un minuscule banc. Les yeux baissés mais la bouche entr'ouverte qui promet, des genoux de petite fille et une pudeur de femme. Vulnérable, apeurée.

Deux attitudes formidables d'ambiguïté, la première qui se prête juste et ne se donnera jamais, malgré la fougue de la posture ; la seconde qui se garde pour elle, murée dans son jardin secret et dans la symétrie d'une pose de fausse modestie.