A vos marques !

Longtemps, j'ai fui les marques comme la peste. Etre marquée, c'était western, un truc de vache, pas de femme.
Les fuir ne signifiait pas les refuser, j'aime trop les coups qui sonnent, qui claquent, qui trébuchent, qui résonnent, qui effraient, qui éclatent.
Mais je ne voulais en aucun cas les voir, poser les yeux sur mon masochisme.

Mais H. arriva dans ma vie, me fouettant des heures durant, me laissant des marques non pas indélibiles mais très longue durée, au bout d'un an de ce traitement, j'avais d'ailleurs les fesses comme tannée, j'avais beau abuser de l'arnica, des crèmes adoucissantes et de je ne sais quels onguents exotique, il a fallu long temps de chasteté sm pour retrouver un grain de peau comme intouché. Il était difficile de ne pas les voir, il fallait même ruser pour les cacher.

Après H., il y eût P. Un esthète des marques. Il aimait autant les voir le lendemain, et avant de les voir, en avoir un compte-rendu précis, étayé, qualifié, que les infliger. Il m'a appris à les aimer. Comme pour tout ce qui concerne le sm, je me contamine avec des pratiques nouvelles ou des goûts différents dans le désir de l'autre. Quand il est si fort que, les marques ou les bougies, deviennent mon aspiration. Ou m'aspirent.

Aujourd'hui, quand je n'ai pas de marques, il me manque quelque chose, une dimension.


Mais je ne suis pas une esclave !

L'affiche de Jonathan Barnbrook est visible en 4 x 3 jusqu'au 17 octobre dans le Parc de la Courneuve, dans le cadre de l'exposition Art Grandeur Nature