Depuis que je suis inscrite sur un certain tchatte où personnes de tous les sexes cherchent main à leur cul, cul à leurs envies, envies à concurrence de leurs fantasmes..., je consulte comme je le ferai d'un feu catalogue des armes et manufactures, les "profils" de messieurs (et de dames, qui si elles ne sont pas ma quête première sont souvent celles pour qui je reviens dans ce salon sm). Expérience, pratiques, goûts, recherches, piercing, tout y est, y compris la taille du sexe. (Rayon femmes, c'est le tour de poitrine qui affiche ses centimètres, une mesure que toutes celles qui portent soutien-gorge connaissent aussi bien que leur date de naissance ou digicode.)

Et là, rien à faire, je ne peux m'empêcher d'imaginer tous ces inconnus, centimètre de couturière ou mètre de menuisier, en train de se mesurer le bazar. Les plus naïfs oubliant que pour gagner un max de contondance, il vaut mieux pratiquer l'expérience dans toute sa gloire érectile.

Loin de moi l'idée de faire ma mijaurée, et de prétendre comme ce bon docteur des années 70 qui réconcilia avec leur corps (et leur rendit la langue agile) quelques hypogénitaux en déclarant que "ce n'est pas la taille qui compte mais la manière de s'en servir".


Un minimum de consistance est indispensable.

Il n'empêche que pour une femme, l'idée de l'homme, dans le huis-clos de son intimité, à peine maté par l'écran de son ordinateur, un doigt sur le clavier à remplir le formulaire, cinq autres à tenter de se présenter son sous meilleur... profil, a quelque chose de risible. Particulièrement quand après mis en bouche certains 23 cm qui semblaient presque effrayant, force est de constater que le monsieur s'exprimait soit en cm CFA, soit s'était mesuré depuis l'anus, soit était un vil vantard qui hameçonnait avec sa bite en tête de gondole (prenant soin, on l'aura remarqué, de rester un centimètre, déférence et révérence, en dessous de Rocco). Maître TBM a encore frappé... les imaginations. Et si la taille biroutienne à l'image du nez de Pinocchio grandissait au fil du mensonge (encore plus de que l'excitation) ?

Imaginerait-on, au nom de la parité, que les personnes du sexe féminin se munissent d'un gabarit pour millimétrer l'étroitesse de leur figue (figa stretta ), qui si j'en crois un toast italien est aussi essentielle que la vigueur du pénis d'en face. Cela dit, qui sait si ainsi mathématiquement jaugés, les couples ne se constitueraient pas plus harmonieusement.

Pour la science, la taille compte.

Size does matter

Mais pas celle des quéquettes.


Ces lignes ont été écrites en écoutant, fatalement, "Revue de détail", écrit et chanté par Juliette